Histoire du village
Trapiacum

La commune de Tracy-le-Val est située dans la vallée de l'Oise ; elle est formée de plusieurs rues, celle qui va de l'église vers les pâtures, s'appelle : rue du Temple.

Tracy (Trapiacum), est mentionné dans un acte du synode de Noyon en 815, par lequel la possession de Bailly, comme dépendance de Tracy, fut confirmée à cette paroisse.

Le patronage de l'église de Tracy appartenait à un nommé Haganon, chantre ; après son décès, Simon 1er, évêque de Noyon, donna aux chevaliers du Temple de la commanderie d'Eterpigny, par une charte de 1156, l'autel, les dimes de Tracy-le-Val, et une portion de l'autel de Passel.

Tracy formait à l'origine deux paroisses distinctes : Tracy-le-Bas ou Tracy-le-Val dont l'église est sous l'invocation de Saint-Eloi, et Tracy-le-Hant ou Tracy-le-Mont qui était sous le vocable de Saint-Brice.
Monument aux morts de Tracy le Val

Le soldat qui figure sur le monument aux morts de Tracy le Val faisait partie du 124ème régiment d’infanterie.
Avant la guerre de 1914, ce régiment est en garnison à LAVAL en Mayenne.

Du 14 au 19 septembre 1914, il est en position sur le plateau de Quennevières, engagé au sein de la 8ème  division.
Du 21 au 28 septembre 1914, il arrive sur Tracy le Val. Dès ce moment, de terribles combats s’engagent pour ne plus s’arrêter, il faut noter que ce régiment inflige de lourdes pertes à l’ennemi.

Il va, durant les mois suivants, tenir le château de Tracy le Val puis remonte sur  Carlepont, Puisaleine et les crêtes des rosettes.

Le 30 octobre 1914, rattaché à la 74ème brigade d’infanterie, les fantassins du 124ème régiment d’infanterie atteignent les murs du cimetière, s’en servent de couvert pour se battre et le transforme en bastion de novembre 14 à juin 1915. De nombreuses tranchées vont renforcer la ligne de front.

Tracy le Val sera le point extrême de l’offensive Allemande du 12 juin 1918, c(est la raison pour laquelle une borne « casquée » est visible à l’embranchement de la rue du Gal de Gaulle et de la rue P et M Curie.

Cette borne est identique à celle de Machemont , indiquant la limite que ne pourra franchir l’ennemi.   
Les citoyens

En 1129, Ives de Tracy et Guy, son frère, donnèrent des biens au prieuré de Saint-Léger-aux-Bois.

Renaud de Tracy, signa en 1190 avec Hugues son fils, une charte de Guy, châtelain de Coucy. Philippe de Tracy, donna son consentement à la donation que fit au prieuré de Saint-Léger, Manier de Bellerive, de deux muids de froment, à prendre sur son moulin dé Bellerive.
Robert de Tracy, chevalier, vendit en 1222 une terre à Robert, évêque de Laon, dont la moitié appartenait à Robert de La Tournelle, bienfaiteur du chapitre de Rollot.
La seigneurie et la justice de Tracy appartenaient au Commandeur d'Eterpigny. Elles lui furent confirmées en 1469, par des lettres de committimus, ainsi que la justice sur une rue et voirie, sises près du presbytère.
 
Dans un état de déclaration des droits utiles et honorifiques de la Commanderie dressé en 1569, on voit que le Commandeur était de temps immémorial haut justicier des terres de Tracy-le-Val, de Tracy-le-Mont et de Bailly.

Il y avait à Tracy deux fiefs, l'un appelé, le fief d’Hangest et l'autre de Bournonville ; en 1514, ils appartenaient à Jehan Levain, licencié ês-lois, demeurant à Noyon, et à Barbe de Mailly, sa femme.
La terre de Tracy-le-Val eut pour seigneurs ceux de Tracy-le-Mont.
Dans un inventaire des titres de l'église de Tracy-le-Mont, il est question de Messire Jean Laffrenée, seigneur de Tracy, à propos d'une contestation que le noble sire eut avec le curé Claude d'Ambreville en 1598 ; ce prêtre voulait se soustraire a l'obligation de donner annuellement « un diner et repas au seigneur du lieu. »
 
Le curé Jean Dupont s'engagea par acte passé devant notaire, le 6 février 1618, à continuer à messire de Besin, seigneur de Tracy, le dîner et repas accoutumés.
Alexandre de Prouville, fut seigneur de Tracy-le-Val vers 1654, il donna à l'église un calice, une croix d'autel et un bassin d'argent.

De Calgrez, fut seigneur de Tracy ; le 26 octobre 1672, il fut parrain des quatre cloches nouvellement refondues, sa femme fut marraine. Une de ses filles épousa messire du Halgoët qui le 30 juin 1678, fut avec sa sœur parrain et marraine de la moyenne cloche que fit fondre le curé Philippe Brunet.

La seigneurie de Tracy-le-Val et de Tracy-le-Mont devint ensuite la possession de la famille Berthe.
Les membres de la famille Berthe qui possédèrent la seigneurie de Tracy, étaient désignés sous le nom de Berthe de Paris, où ils exerçaient les fonctions de payeurs de rentes. Ils portaient les mêmes armes que les Berthe de Pommery : de gueules au lion d'argent.

Berthe Charles, conseiller et secrétaire du roi, acquit le 11 juin 1708,' par contrat passé devant Maître Boscheron, notaire à Paris, du curateur à la succession vacante de messire Jean du Halgoët, les terres et seigneuries de Tracy-le-haut, de Tracy-le-bas, de Bournonville, d'Ollencourt, de la Tour, d'Hangest, de la Sablonniére, le Havet, de la Chasse, et autres fiefs en dépendant, dont il fit le relief en 1709, au duc d'Orléans, à cause de son château de Coucy, et à l'évêque de Noyon, à cause de son comté de Noyon. Il avait épousé Jeanne Le Tellier de laquelle il eut plusieurs enfants, qui partagèrent leurs biens, le 19 mai 1720.

Berthe Jean-Baptiste, écuyer, payeur de rentes de l'Hôtel-de-Ville de Paris, fut seigneur de Tracy-le-Mont, de Tracy-le-Val et d'autres lieux dont il fit le relief en 1714. Il mourut à son château de Tracy et fut inhumé dans l'église de Tracy-le-Val. Il avait épousé Thérèze Françoise Barboudont il eût : 1° Jean. 2° Marie-Françoise, épouse de Robert Billet de Muison, chevalier, conseiller du roi, maître en la chambre des comptes de Paris, demeurant rue du Temple.

Berthe Jean-Charles, chevalier, seigneur de Tracy, et autres lieux ; il en fit foi et hommage le premier juin 1731 : il vendit en 1732, les seigneuries de Tracy-le-Mont, de Tracy-le-Val et autres fiefs, à Messire Bazile-CIaude Henri Anjorrant, chevalier, conseiller au parlement, et à dame Jeanne-Catherine Cottslard, sa femme. Berthe avait épousé Françoise-Marie-Madeleine Le Coûteux et demeurait à Paris, rue de Grenelle - Saint - Honoré. Le 26 août 1745, il avait partagé avec sa sœur Marie Billet les biens de Françoise Barbou leur mère. Il vivait encore en 1763.

Au sud du village est situé le manoir seigneurial qui appartient depuis 1770, à la maison des Acres de l'Aigle, originaire de Normandie. Il est habité par M. le marquis de Ganay.
Ce château reconstruit dans le goût moderne est arrosé par des eaux limpides et abondantes qui en font une charmante habitation.
De Laborde dans sa Description des nouveaux jardins de France donne plusieurs vues de ce beau domaine.

La paroisse de Tracy était du bailliage de Compiègne, de l'élection de Noyon et de l'intendance de Soissons. Après avoir fait partie du canton de Carlepont, elle fut réunie à celui de Ribécourt en l'an X.
La cure qui n'est aujourd'hui qu'une succursale était conférée par le-Commandeur d'Eterpigny ; elle valait cinq cents livres au titulaire. Les grosses dîmes étaient perçues par les chevaliers du Temple, l'abbaye de Royallieu et le seigneur de Tracy.
L'église paroissiale constitue un des plus beaux monuments religieux de l'arrondissement de Compiègne.
Les parties les plus anciennes de l'édifice, le portail, la nef et le chœur sont de l'époque romane.
Le clocher placé à côté du chœur est une magnifique construction du XII éme siècle; il est orné de colonnettes, de zig-zags et d'animaux fantastiques ; il est terminé par un toit en pierres, qui a la forme d'un cône tronqué.
D'intelligentes restaurations ont été faites à l'église par M. Z. Rendu.
On signale dans l'intérieur un baptistère composé d'une grande cuve à huit pans, soutenue-par quatre colonnettes.
Dans le chœur est la pierre tombale de Henri de Calgrez, maréchal des camps et armées du roi, mort en 1655, et seigneur de Tracy.

Il existait, au nord du village, une maladrerie ; on lit dans un acte de 1205, que Jean, châtelain de Noyon et de Thourotte, donna aux religieux d'Ourscamp deux sols de cens à prendre sur le pré des lépreux à Tracy. Des frères hospitaliers dirigeaient cet établissement charitable.

Au bois du Quesnoy, des antiquaires ont cru reconnaître les retranchements d'un castrum ou camp romain.

Tracy-le-Val possèdait une fabrique de sucre indigène.
Cambry signale à Tracy une manufacture de toiles de coton, dirigée en 1803, par le citoyen Queux, qui occupait plus de deux mille ouvriers.


Tracy serait la patrie de Nicolas de Nancel, médecin et érudit, né en 1539, mort en 1610. Des biographes font naître Nicolas, à Nampcel, mais sur ses ouvrages, il signait : Nicolaus Nancelius Trachyenus Noviodunensis, c'est-à-dire Nicolas Nancel, natif de Tracy en Noyonnais, qui doit être Tracy-le-Val.